édisud, 2003, 286 p., 21 euros
Quand un avocat parle avec passion d’un autre avocat... Roger Vignaud, qui a endossé la robe après être passé par l’usine, est également membre du CIRA (Centre international de recherche sur l’anarchisme). Fin connaisseur de l’histoire politique et sociale de la ville de Marseille au xixe siècle, il prépare actuellement un dictionnaire général de la Commune de Marseille. En avant-première en quelque sorte, il dresse ici un portrait très fouillé
de Gaston Crémieux, l’un des principaux protagonistes de cette Commune de Marseille qui, commencée le 22 mars 1871 dans la foulée de l’insurrection parisienne, vivra quinze journées d’une rare intensité. Arrêté le 17 avril, Gaston Crémieux est jugé par le conseil de guerre qui, le 28 juin, le condamne à mort. Sa demande de grâce ayant été rejetée, il est fusillé le 30 novembre à l’âge de 35 ans. « Humaniste et révolutionnaire par idéal, il aura cru jusqu’au péril de sa vie à l’instauration d’une République sociale et universelle. Il se faisait une haute idée de l’être humain. Jamais il n’a cessé de se battre pour les malheureux et les persécutés. Il ne s’est cru ni prophète ni héros. Il fut tout simplement l’incarnation d’un rêve de liberté, d’égalité et de fraternité, un rêve partagé par des milliers d’hommes et de femmes. »
J.-J. G.