Entretien publié dans "la Révolution prolétarienne" de septembre 2018
Les Universités populaires aujourd’hui : l’exemple de Marseille
Entretien avec Annick Stevens
Entretien publié dans le n° 208 de "la Révolution prolétarienne" (septembre 2018)]
Quand, pourquoi et comment l’UPM a-t-elle été créée ?
Depuis plusieurs années je suivais avec intérêt le renouveau des universités populaires, qui renouaient en partie avec les motivations de leur première création au tournant des XIXe et XXe siècle. À cette époque comme maintenant, il s’agissait de répondre à un désir de connaissances non pas directement pour accéder à une profession mais pour le plaisir de s’élever intellectuellement, d’améliorer ses moyens de jugement, de comprendre la complexité des différents domaines théoriques et pratiques, tout cela permettant aussi de mieux agir dans et sur la société. Comme je voulais continuer à enseigner la philosophie, et que par expérience j’en étais arrivée à penser que cela ne peut se faire que dans une complète liberté, aussi bien la liberté des auditeurs qui choisissent d’y participer que l’indépendance vis-à-vis de toute autorité politique ou académique, j’ai décidé de créer une université populaire pour y donner ce type de cours.
Un ami m’a mise en contact avec Richard Martin, le directeur du Théâtre Toursky, qui a tout de suite accepté de me prêter une salle un soir par semaine. J’ai aussi bénéficié du même coup des moyens de diffusion de l’association des amis du théâtre pour faire connaître l’initiative, et dès les premières séances un public très sincèrement intéressé et très participatif a fréquenté régulièrement les cours. Toujours par souci d’indépendance, l’association ne s’est pas formalisée officiellement, ne demande aucune subvention, n’a besoin d’aucune administration, tout étant gratuit et fonctionnant sans frais.
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