DANS SES MÉMOIRES, GODWIN ÉCRIT À PROPOS DE SON ENQUÊTE
sur la Justice politique : « Mon projet premier découlait du sentiment des imperfections et erreurs de Montesquieu ». L’insolent : s’attaquer à Montesquieu, considéré comme le père tutélaire de la démocratie représentative. Et s’attaquer non seulement à des lois, qu’on peut toujours envisager de remplacer par d’autres, mieux adaptées aux changements survenus, mais s’attaquer au principe même de la loi, et tout cela au nom de la justice...
Si les lois ont besoin d’un « esprit » qui les justifie, la justice, elle, va de soi, elle est elle-même un principe... C’est une aspiration inhérente à tout participant à l’humanité, qui s’impose à lui, dès lors qu’il se débarrasse des idées reçues, des préjugés. Et justement les lois, ou le droit, qui là sont à peu près synonymes, sont dues aux
préjugés qui prétendent que certains sont doués, par nature, de la capacité de mieux connaître que les autres ce qui est bon pour tous et donc de le leur imposer.
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