Vient de paraître
Les anarchistes contre le mur : action directe et solidarité avec la lutte populaire palestinienne
Présentation d’Uri Gordon et d’Ohal Grietzer
Editions libertaires, 2016, 134 pages, 13 €
Désobeissances libertaires, collection dirigée par André Bernard et Pierre Sommermeyer, membres du collectif de Réfractions.
Porter témoignage. C’est la modeste ambition de ce livre et, en publiant cette version française, nous témoignons quant à nous de notre solidarité avec les compagnons israéliens.
Dans un combat où l’espoir le cède ces temps-ci à la désespérance, des femmes et des hommes d’Israël, des jeunes filles et des jeunes hommes passent la ligne de démarcation, franchissent le mur dressé par les autorités de leur pays et cela pour dire qu’un autre recours que la séparation est possible. Dans un assidu recommencement, ils vont semaine après semaine, vendredi après vendredi, vers ce mur ; ils vont marcher, manifester avec ceux qu’on leur désigne comme des ennemis et affirmer, sans violence, leur détermination sans faille.
On leur a collé l’étiquette d’anarchistes sur le dos en voulant les discréditer ; maintenant, ils la revendiquent. Et, plutôt que d’ériger des murs, ils lancent des passerelles. Il y a là un anarchisme vivant, un anarchisme en actes, un anarchisme vivace comme une mauvaise herbe qui pousse spontanément entre les pierres. La conjoncture étant ce qu’elle est, nous pouvons reconnaître objectivement que, sans la mise en place de deux États, il n’y aura pas de paix possible, tout en ajoutant aussitôt que cela fera deux États de trop.
Cependant, si nous pouvons être admiratifs devant l’engagement des compagnons israéliens, devant de telles ruptures, devant leur stratégie qui tire des bords entre légalité et illégalité, nous ne pouvons qu’être consternés par la discrétion médiatique qui les entoure. C’est le mérite des Anarchistes contre le mur de nous montrer un autre chemin possible, car l’usage de la violence, même s’il paraît parfois incontournable, est toujours une impasse.