Oxymore ? L’honnêteté s’accorde-t-elle avec le vol ? Cela ne tient pas non plus du paradoxe. La vie de l’honnête cambrioleur anarchiste Alexandre Jacob (1879-1954), et par extension, l’acte illégaliste révèlent tout le contraire de l’oxymore.
Le « cas témoin » de cette branche du mouvement libertaire dépasse largement le cadre du stéréotype lupinien, va au-delà de l’image du bandit au grand cœur, d’une espèce de Robin des Bois lâché dans une Epoque qui fut bien loin d’être Belle. Car la guerre sociale menée par l’initiateur des Travailleurs de la Nuit met en lumière des convictions profondes. Elle révèle aussi tout un monde de réprouvés, d’outlaws, d’en-dehors qui ont osé vivre l’anarchie ici, maintenant et tout de suite ou dont le « crime » fut simplement celui de prendre part au banquet de la vie sans y avoir été invité.
« Le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend » affirmait le voleur Jacob en 1905. « J’aurais plutôt honte d’avoir honte » écrivait encore l’ex-professeur de droit criminel à la faculté des îles du Salut en 1948.
Le blog Alexandre Jacob l’honnête cambrioleur poursuit le même but que la biographie éponyme sortie à l’Atelier de Création Libertaire en avril 2008. Il tente aussi d’élargir le débat sur l’illégalisme considéré autrement que comme une simple pratique militante, sur le bagne et ses joyeusetés, sur les prisons et la criminalité, sur la propagande par le fait et la répression du mouvement anarchiste et sur bien d’autres sujets encore. Il tente de rendre accessible la connaissance par la diffusion de sources et de textes divers.
Le blog invite aussi à pousser sa porte, à proposer des articles, à apporter commentaires et contributions... à faire vivre cette fenêtre ouverte. Il suffit de se mettre à son ordinateur et d’aller sur
http://www.atelierdecreationlibertaire.com/alexandre-jacob/ .
Bienvenue à toute honnête participation.
Alexandre Jacob l’honnête cambrioleur, par Jean-Marc Delpech. ACL, Lyon 2008, 530 pages, 24 euros.
L’auteur de ce livre a fait une tournée de présentation dans trois villes du Sud :
à Montpellier, le mercredi 18 février 2009 à partir de 20h30 au Centre Ascaso Durruti, 6 rue Henri René
à Romans, le vendredi 20 février 2009 à 20h30 à la Boucherie Chevaline, 24 rue Pêcherie
- à Marseille, le samedi 21 février 2009 à 17 heures au local du CIRA, 3 rue Saint-Dominique 13001 Marseille (angle Place des Capucines)
Les débats étaient organisés par le CIRA Marseille, le Centre Ascaso Durruti de Montpellier et le collectif libertaire La rue râle, de Romans.
cira.marseille@free.fr Téléphone : 0950 511 089