Rencontre avec la Scop-ti de Gémenos
Pourquoi nous intéresser, dans le cadre d’une enquête sur les alternatives anarchistes, au combat des ex-salariés de l’usine de thés Fralib et à la transformation de celle-ci en une coopérative autogérée par les travailleurs ? Sans nous faire aucune illusion ni sur la forme juridique de la coopérative ni sur la probabilité de voir dans un avenir proche ce type de production remplacer le système capitaliste, il nous semble bon de souligner que, même à petite échelle, les alternatives de ce genre ont déjà de nombreux effets bénéfiques et montrent par la pratique qu’une organisation sans chefs ni privilèges est aussi possible que désirable.
Revenons brièvement sur l’historique de l’expérience. En mai 2014, après 1336 jours de lutte contre la multinationale Unilever, propriétaire de la marque Éléphant, les salariés de l’usine Fralib de Gémenos obtiennent la cession des machines et 2,8 millions d’euros de la part de la multinationale pour fonder une coopérative. Leur combat, soutenu par un large front d’associations syndicales et militantes, est devenu une référence et un espoir pour l’ensemble du mouvement social de gauche. Cependant, la victoire débouche sur d’autres défis, car la forme coopérative n’empêche pas la difficulté de survivre dans la jungle capitaliste, et elle ne garantit pas par elle-même une organisation complètement libérée de la hiérarchie et de l’aliénation du travail.
Lire la suite en pdf